Le retentissement psychologique est obligatoirement présent lors d’une infection chronique qui se manifeste par poussées parfois imprévisibles et capricieuses et dont la durée d’évolution est très variable. Quand en plus, l’affection touche la peau, cet organe de la communication avec les autres, l’image de soi peut-être altérée.
Psoriasis et stress: des liens étroits
Les liens entre la peau et le psychisme sont désormais acquis. La peau n’est pas seulement une enveloppe, mais un organe visible et qui interagit avec le reste de notre organisme, dont le cerveau. Les liens entre la peau et le cerveau débutent dès les premières semaines de vie puisqu’au départ ces deux tissus étaient confondus.
Ce n’est qu’au cours du développement de l’embryon que les deux tissus se différencient. Néanmoins, des liens très fort entre la peau et le cerveau persistent tout au long de la vie et expliquent la capacité de réaction de la peau lors d’un stress.
L’état psychologique agit-il sur la maladie
Les différentes études retrouvent dans 70 % des cas de psoriasis un événement traumatisant (séparation, licenciement, décès d’un proche) dans les deux mois qui ont précédé la survenue d’une première poussée. Cela ne signifie pas pour autant que le psoriasis est une maladie psychosomatique ni que les patients qui développent un psoriasis ont une personnalité particulière.
Il faut déculpabiliser les patients qui présentent un psoriasis: ils n’ont pas plus de difficultés que les autres à gérer leur vie, ils n’ont pas plus d’échecs que les autres, ne sont pas plus nerveux ou plus sensibles que les autres. N’oubliez pas, le psoriasis est une maladie qui traduit un désordre du système immunitaire.
Le psoriasis agit-il sur votre état psychologique
Oui, de façon très claire. De nombreuses études ont démontré que la souffrance psychologique des patients atteints de psoriasis est importante. Elle ne dépend pas toujours de l’importance des poussées ou de la sévérité du psoriasis. En effet, on peut comprendre que lorsque l’on présente des plaques sur les parties découvertes du corps le regard des autres est souvent pénible, sans compter les questions récurrentes tel qu’ »est-ce contagieux? ».
Cela peut amener certains à ne plus pratiquer certaines activités, notamment sportives, lorsqu’ils sont en poussée. La gêne sociale et professionnelle des patients est maintenant bien établie. Mais parfois le ressenti de la maladie est important et devient source d’anxiété voire de dépression alors que le nombre de plaques est très limité.souvent, il existe avec le psoriasis un décalage entre la souffrance exprimée et la gravité de l’affection.
Parfois, l’amélioration objective des signes de l’affection ne correspond pas à une amélioration de l’état psychique.
Le cercle vicieux du stress
L’impression que l’on n’a aucun contrôle sur les poussées ajoute encore à l’anxiété et au stress. Un véritable cercle vicieux s’installe, car ce stress influe de façon négative sur les poussées du psoriasis.
Qu’est-ce que le stress
Le stress est un mécanisme de défense face à un agresseur. Un processus de défense identique qu’il s’agisse de sauver sa peau ou de passer son permis de conduire. Ce mot, passer désormais dans le langage courant, signifie littéralement pression, contrainte ou encore agression.
Sa définition et son mode d’action ont été décrits par un médecin canadien, le docteur Hans William Selye: le stress et un syndrome général d’adaptation, une agression psychique produisant une réaction non spécifique neuroendocrinienne et éventuellement des manifestations psychopathologiques. En d’autres termes, le stress désigne la réponse ou réaction de l’organisme aux différentes agressions psychologiques ou psychologiques.
Il s’agit donc d’un véritable mécanisme de défense de l’individu face à une situation, agréable ou pas et dont la finalité sera l’adaptation, réussie ou pas. La réponse au stress et multidimensionnelle. Le vécu de l’individu, son d’hérédité, sa personnalité, son environnement, mais aussi ces expériences passées jouent un rôle essentiel dans sa façon de réagir au stress.
Comment gérer son stress
Les traitements des plaques de psoriasis sont fastidieux, contraignants, longs et répétés: les crèmes ou les pommades sont le plus souvent appliquées deux fois par jour. De plus, les pommades aux textures grasses empêchent de s’habiller immédiatement après une application. Par ailleurs, les plaques provoquent des démangeaisons, des irritations et des lésions de grattage, autant de gènes qui peuvent alimenter un stress.
Différentes échelles permettent au médecin de quantifier et d’apprécier la qualité de vie des patients atteint d’affection chronique tel que le psoriasis. Grâce à ses nouveaux outils le médecin évalue l’efficacité, la bonne tolérance et l’observance des traitements.
C’est pourquoi il est important d’établir un dialogue avec votre médecin: il a un regard objectif, il va vous tenir informé des nouveaux traitements, déceler ce qui ne va pas et adapter les traitements aux résultats obtenus.
Une confiance et un dialogue avec le dermatologue mais aussi avec votre médecin généraliste sont des éléments indispensables à la bonne gestion de votre affection.Une aide psychologique peut vous aider à traverser une période difficile.Là encore, votre médecin pourra vous orienter au mieux, vers un psychiatre ou un psychologue.
Les médecines comportementales
Les thérapies comportementales et cognitives peuvent aider les patients atteints d’affection chronique à mieux vivre avec leur maladie.Le thérapeute définira avec le patient les buts qu’il s’est fixé et développera avec lui une stratégie adaptée destinée à le faire évoluer vers des comportements différents et mieux adaptés.Ces thérapies permettent entre autres de mieux gérer le stress et de modifier certaines addictions comme le tabac ou l’alcool.